"Est ce qu’on doit s’unir pour tuer une langue ou la faire revivre?" Kateb Yacine.
Il est curieux que le "problème" se pose aujourd’hui encore ,près de 50 ans après l’indépendance alors que le Tamazight est enseigné à l’école algérienne même en caractères latins utilisés par nos ancêtres dont tout le monde se revendique à ma connaissance : St Augustin,Dt Donnat, Apulée de Madore, Franton, JubaII Septime Sévère, Caracalla, hommes d’Eglise, écrivains, Empereurs….avant même le Français cible d’arrière plan dont on se sert par démagogie pour démolir la production, préférant alors les caractères dits "arabes", alors qu’il ne s’agit comme l’hébreu dont ils dérivent que de l’Araméen!
En 1952, une Commission au Caire, dont Ahmed Lakhdar professeur agrégé d’arabe représentait l’Algérie essayait de changer en vain les caractères "arabes" jugés peu modernes et peu pratiques (charriots de machines à écrire à l’envers, peu disponibles dans le monde, pas universels etc..) Et voici que maintenant parce que Tamazight est dans l’universalité, comme son calendrier solaire universel, ou l’agraire, contrairement au calendrier lunaire hégirien, purement religieux avec des saisons qui interfèrent les unes dans les autres, d’où impossibilité de s’en servir en agriculture,on voudrait faire accumuler un retard, empêcher l’essor de Tamazight, bref l’exclure de la modernité.
Si nous partons d’un simple constat, celui de la production, la première question qui se pose est: quelle est la production en caractères arabes, en Tifinaghs même adoptés par le Maroc, dans l’unique but uniquement d’empêcher la communication entre les Berbères marocains et ceux d’Algérie il ne faut pas se le cacher.
Ensuite, pourquoi toujours s’unir autour de l’arabe, pas de Tamazight ? A-t-on honte de son histoire ou veut-on un colonialisme culturel, un génocide culturel ?
Si on se place maintenant sur le plan légal, jusqu’où ira-t-on en ce qui concerne les droits d’auteurs? Les a t-on évalués, car la production est énorme, à tous points de vue,il n’y a qu’à voir les expositions à l’étranger pour se rendre compte : dictionnaires, romans, livres de proverbes, théâtre,etc alors qu’il n’y a pas d’équivalent en Tifinagh (que nous protégerons pour des raisons historiques) encore moins en caractères arabes.
A partir de ce constat, où est l’argent (il n’y en a même pas pour payer les professeurs de Tamazight qui ne travaillent que par honneur) pour permettre de recruter :des correcteurs, des traducteurs, des secrétaires, des imprimeurs, sans parler du matériel: papier, encre, photocopieurs, scanners, ordinateurs… enfin toute la logistique qui demain ,lorsqu’il n’y aura plus de pétrole, plongera le pays dans les bas-fonds faute d’argent,l’essentiel des recettes de l’Etat provenant des hydrocarbures?
Quel temps faudra t-il pour tout translater en caractères arabes?
Si Tamazight a survécu depuis des millénaires dans la Méditerranée ce n’est pas pour mourir dans les cinquante années qui viennent parce qu’on aura utilisé par démagogie, pour des raisons politico-religieuses, les caractères arabes, sans lendemain aucun, la meilleure preuve étant, cinquante années après" l’arabisation" personne en Algérie, Maroc ou Tunisie ne s’exprime en "arabe classique" dont on veut assurer la promotion.
Les Catalans abandonnant les caddies remplis devant les caisses des supermarchés (moyen pacifique et légal) parce que les produits ne comportent pas d’indications en Catalan. L’autonomie culturelle en Belgique peut servir d’exemple comme le proposent certains…lorsque l’on ajoute le bout de bois sur le bûcher.
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